Comment deux lois empiriques, énoncées à plusieurs décennies d’intervalle, révolutionnent aujourd’hui le monde, pour être à l’origine de l’Internet Industriel des Objets (IoT).

Depuis plusieurs années nous avons pu assister à de nombreuses présentations techniques sur la prochaine collision entre la loi de Moore, relative à la puissance des ordinateurs, et celle de Metcalfe, relative à la valeur des réseaux.

Moore a prédit dès 1965 que le nombre de transistors pouvant être intégrés à un circuit imprimé doublerait tous les 18 à 24 mois. Force est de constater que d’un point de vue empirique ce qui était initialement qu’une conjecture s’est transformé en loi. Dès lors, la conception de calculateur toujours plus puissant permet d’y intégrer une intelligence toujours plus poussée. Un corollaire est que les PC et systèmes de contrôles deviennent de plus en plus intelligents mais aussi de plus en plus petits.

Sur un autre registre, Metcalfe a quant à lui énoncé que la valeur d’un réseau est directement liée au nombre d’objets interconnectés, donc au nombre de liaisons potentielles (à savoir le carré du nombre d’utilisateurs divisé par deux). Et nous pouvons aisément confirmer de manière empirique cette proposition au regard de la récente explosion de l’internet mondiale !

La convergence des lois facteur d’innovation

Il n’y a encore pas si longtemps, qui aurait pu prédire que l’une et l’autre loi allait interagir et créer une accélération incroyable d’innovation au niveau global et être à l’origine de l’IoT ? Quoi qu’il en soit Moore et Metcalfe avait tous les deux raisons.

Vous l’avez forcement constaté, nous vivons actuellement dans un monde où les technologies évoluent si rapidement que même les industries les plus frileuses se font littéralement happer par cette dynamique. Soit par le fait d’ajouter de nouvelles capacités dont elles rêvaient depuis des années, soit par le fait de rendre plus accessible des capacités existantes, en les rendant plus simples, plus petites, moins énergivores et surtout moins couteuses que ce qu’elles étaient traditionnellement. Nous voyons au quotient certains changer les règles établies.  En voici quelques exemples :

Une bande passante toujours plus importante

La technologie de l’information toujours plus présente, nous fait basculer vers une économie pilotée par la donnée. Pour cela il faut construire des infrastructures de communication toujours plus performantes autours desquelles un nombre toujours plus important d’applications surgiront et apporteront de la valeur.

Il n’y a pas encore si longtemps nous étions tous excités de passer d’un modem 56k à l’ADSL. Pourtant il est important de constater qu’en à peine une décennie cette capacité a été plus que démultipliée ! Or, la capacité de voir des vidéos en streaming n’est qu’une infime partie de l’histoire.  En effet, aujourd’hui les bandes passantes très haut débit offrent des perspectives incroyables dans absolument tous les secteurs d’activité.

Les technologies basses consommation d’énergie

Le besoin que nous avons de recharger chaque soir nos smartphones est un désagrément mineur en comparaison avec la puissance de calcul déployée et la quantité incroyable d’information qu’un si petit équipement est capable de délivrer. Dans un monde où tout est connecté, certaines technologies présentes dans mon smartphone font également des merveilles dans l’industrie. Elles permettent de connecter des capteurs sans fil qui peuvent être déployés dans des environnements parfois très contraints – avec des durées de vie de batteries approchant la décennie ! Ceci ouvre également des opportunités colossales pour la récupération d’énergie. Mais ce sujet sera pour un autre post 😉

Quand l’IT rencontre l’OT

Cela pourrait être un sujet sulfureux dans certains milieux, mais l’inévitable vérité est que nous vivons dans un environnement toujours plus lié au protocole TCP/IP. Il y a surement certaines industries qui continuent à résister et ignorent cette dynamique mais les faits sont là et ce n’est pas pour autant une mauvaise chose ! En effet au travers de l’IP il est maintenant possible de relier l’informatique dite de gestion avec l’informatique industrielle – l’IT avec l’OT. (cf IoT)

D’un côté les « objets » ne cessent de devenir de plus en plus intelligents. Ils sauront bientôt s’adapter eux même aux contextes d’utilisation afin de garantir un temps de déploiement et de maintenance record. D’un autre côté, des millions d’euros ont déjà été investis pour déployer des systèmes productifs performants. Prenons par exemple le protocole Modbus RDP. Celui-ci est certes très repandu mais ne supporte pas les protocoles IP ou de type IT.  Or comment tirer avantage des solutions dites intelligentes sans devoir tout réinventer ?

S’appuyer sur la technologie pour créer de la valeur

Certes la cohabitation n’est pas toujours aisée mais les premiers résultats obtenus sont particulièrement encourageants. En effet, ils apportent interopérabilité, évolutivité, déploiement efficace de nouvelles applications mais aussi la capacité d’utiliser et de faire converger des données hétérogènes, des capteurs récents ou plus anciens avec des réseaux historiques ou de dernière génération dans de nouveaux usages à forte valeur ajoutée.

Les sociétés avec une réelle vision technologique l’ont bien compris. Elles sont déjà nombreuses à avoir franchi le pas et commencent déjà à devancer certains de leurs concurrents. Et cela n’aura pour d’autres effets que de mettre au banc les entreprises les plus réfractaires.

La compétition est mondiale, les marchés le sont également. Si l’industrie Française souhaite sortir son épingle du jeu et regagner des parts de marché, alors cette transition devra se faire le plus rapidement possible avant que nous ne nous fassions distancer de manière définitive.

 

(article source Advantech B+B Smartworx)