L’utilisation de l’Internet des objets, ou plus communément appelé IoT, explose de part et d’autre dans le monde entier. La crise sanitaire actuelle a mis en avant la nécessité de communiquer sans relâche, à distance et en temps réel. Selon des experts, le nombre d’objets connectés sera multiplié par trois dans les prochaines années à venir. Mais qu’en est-il en France et quels secteurs vont continuer à être concernés par cette révolution technologique ?

Il y a encore une vingtaine d’années, l’Internet des objets était plus ou moins considéré comme une notion abstraite qui n’avait pas de véritable praticité pour les entreprises, et ce jusqu’à fin 2021. Toutefois, il aura fallu une pandémie pour nous rendre compte de l’importance de son rôle dans la vie de nombreuses entreprises. En effet, en France et dans le monde entier, l’utilisation des technologies IoT a explosé à cause notamment des restrictions de déplacements et l’obligation de travailler chez soi. D’une certaine manière, la Covid-19 a poussé les entreprises industrielles et de services à adopter l’usage de nombreux objets IoT.

 

Combien d’objets connectés dans le monde ?

À l’échelle mondiale, il y avait 12,3 milliards d’objets connectés fin 2021, selon le cabinet d’études de marché américain IoT Analytics. Toutefois, il reste difficile d’en connaître le nombre exact en France. “Il n’y a pas de chiffre pour la France pour la simple raison que personne ne s’accorde sur la définition exacte d’objet connecté”, analyse Aymeric Buthion, Chargé de marketing et d’animation territoriale au sein de la Caisse des Dépôts. “Il est nécessaire de bien segmenter l’IoT par secteurs d’activité. La smart city, l’industrie 4.0 et les transports sont les trois principaux marchés en France”.

Néanmoins, tout le monde s’accorde à dire que l’IoT à créer de nouveaux usages. Prenons l’exemple de la maintenance industrielle. La crise sanitaire du coronavirus a augmenté son intérêt et donc son déploiement. Aujourd’hui, de nombreux techniciens ne se déplacent plus inutilement et surtout se préservent de pannes qui auraient de lourdes conséquences sur les productions. Selon une étude OnePoll réalisée en février 2021 pour le fabricant allemand Reichelt Elektronik, 75% des décideurs français interrogés dans la tech y ont recours, et 44% de ceux qui ne l’utilisent pas encore prévoient de l’implémenter dès 2022.

 

Une accélération prévue

De nombreux facteurs expliquent cette importante croissance de l’utilisation de l’IoT dans les quatre ans. Dans un premier temps, les entreprises ont petit à petit eu une prise de conscience sur l’usage de l’informatique. De la surveillance au contrôle à distance, en passant par l’automatisation, tous les cas d’usage sont concernés. Dans l’optique de s’incliner sur ce nouveau modèle, le edge computing a également été mis sur le devant de la scène pour son utilité à employer l’informatique. Aujourd’hui, tous les fournisseurs de cloud computing investissent dans les technologies de l’IoT. Le réseau 5G permettra d’accélérer le développement des applications.

Objet IoT_ AT-ACW/LW8-MR4

Comment se répartissent les plateformes IoT ?

Pour stocker et analyser les données remontées par les objets connectés (via un objet AT-ACW/LW8-MR4 par exemple), il est nécessaire de se doter d’une plateforme IoT. Mais quelles sont les plus populaires sur le marché français à l’heure actuelle ? “La réponse à cette question est très compliquée car la pénétration varie en fonction des couches logicielles. Une plateforme est un agrégat de plusieurs couches. Ainsi, sur la partie PaaS, Microsoft Azur et AWS dominent tandis que sur la sécurité, Thales fournit la plateforme la plus répandue. Au final, les plateformes ne sont pas comparables entre elles car elles apportent des fonctions différentes, du device management à la sécurité, en passant par les applications analytiques“, explique Ouassim Driouchi, senior manager chez Bearing Point. Selon l’IoT Market Radar de BearingPoint de 2020, quatre secteurs dominent dans le monde des plateformes : l’industrie 4.0, la smart city, l’énergie et les transports.

 

Se former avec l’IoT ?

Que ce soit auprès d’éditeurs comme Cartesiam, d’institutions comme la Caisse des dépôts, ou de cabinets de recrutement comme Silkhom ; le constat est le même : les entreprises manquent de compétences dans l’IoT. “Les entreprises recherchent des profils spécialisés data et web service car un certain nombre d’entre elles développent des plateformes Saas. Les candidats doivent également avoir des compétences en radio fréquence et en électronique. Mais le sujet qui gagne en importance est celui de la sécurité”, commente Thibaut Kowalski, spécialiste IoT au sein du cabinet de recrutement Easy Partner. Il est à noter toutefois que de plus en plus de formations voient le jour en 2022.

 

À quoi ressemble un itinéraire IoT ?

En conclusion, le monde de l’IoT va continuellement évoluer dans les années à venir. Ce marché commence à mûrir tout doucement, mais pour le moment il n’est pas près à atteindre son apogée. Le futur de l’industrie se trouve dans l’IoT et les innovations vont être de plus en plus récurrentes. Il reste encore bien des domaines à explorer et à industrialiser.